Info flash (Recteur de Creteil)

15 Mar 2020

Reprise progressive de l’école le 11 mai ? De l’enfumage irresponsable !

Satisfaction immédiate des revendications !

La reprise, un objectif social pour lutter contre le décrochage scolaire ? Vraiment ? Ou alors une façon de se mettre au pas quand le patronat ordonne ? Depuis quelques jours, les pressions du MEDEF se sont multipliées, le chantage au chômage dans le privé et à la confiscation des congés dans le public n’était plus dissimulé. « Le 11 mai, il s’agira aussi de permettre au plus grand nombre de retourner travailler, redémarrer notre industrie, nos commerces et nos services » a déclaré E. Macron le 13 avril.

Il s’agit de gommer les inégalités ou remettre les salariés au travail dans les conditions révoltantes des ordonnances de la loi « d’urgence sanitaire » ?

Lutter contre les inégalités sociales au mois de mai / juin à l’école ? Comment le ministre ose-t-il parler de lutte contre les inégalités alors qu’il persiste à fermer 172 classes dans le seul département du 93 ?! Alors que nous demandions des moyens pour accompagner nos élèves à la rentrée ? Au lieu de ça, ce n’est pas un seul remplaçant en plus, pas de RASED complet, pas une infirmière scolaire, comme d’habitude on fait des économies sur notre dos ! 

M. Macron vient d’annoncer la réouverture des écoles à partir du 11 mai, mais à quel prix ? Sous quelles conditions ? Avec quelles protections ? De quelle progressivité nous parle-t-on alors que les restaurants et les cinémas restent fermés ?

Tout est flou et c’est la peur au ventre que les collègues envisagent ce retour.

Comment peut-on imaginer une seule seconde une distanciation et des gestes barrières avec des enfants ?

Comment imaginer de mener des séances pédagogiques sans contact et de surcroît sans prendre le risque d’être contaminé ni de contaminer ses proches de retour de l’école ?

Au nom de quoi prend-on le risque de reprendre le chemin de l’école et de prendre des risques inconsidérés pour nos vies. Tout rouvrir pour deux mois : école, cantine, centre de loisirs ? Distanciation sociale à l’école avec les parents, les autres enseignants, les AESH, les personnels de la mairie, dans les transports ?

Nous sommes donc les premiers à repartir au front : les enseignants, les AESH, les ATSEM, les territoriaux et les 12 millions d’élèves.

Les enfants peuvent être des vecteurs de la maladie et on nous envoie tels des militaires, les enseignants au front. Sauf que contrairement aux militaires, nous, nous ne sommes pas armés. Pour calmer les parents, l’école ne sera pas obligatoire mais nous, nous sommes exposés.

C’est une honte ! Nous n’avons, en temps normal, déjà du savon qu’une fois sur deux, alors là, du gel hydroalcoolique pour les enseignants, pour les enfants, des masques, des gants pour tous. Comment garantir notre sécurité dans les transports ?

“Les gens fragiles doivent rester chez eux » mais qu’est-ce qu’un “agent fragile” ? Faudra-t-il justifier d’une RQTH ? A quel âge un enseignant doit-il rester chez lui ? 50 ans, 55 ans, 60, 62 ans et du coup son salaire, son jour de carence, le rapport avec les parents ? Aurons-nous des réponses ?

C’est l’incompréhension et l’incohérence totales, sacrifier les enseignants et les élèves au nom de quoi ? On découvre des cas de décès de patients de plus en plus jeunes. Le taux de mortalité dans le 93 est le plus élevé de France. Durant le CHS CT du 6 avril,  le Directeur Académique Adjoint a même précisé que “le COVID 19 ne sera pas forcément pris comme maladie professionnelle : Et oui ! Comment allez-vous prouver que vous l’avez attrapé à l’école …”  rajoute-t-il. On le voit, ils oseront tout pour faire repartir l’économie, pour que les affaires reprennent, pour que ce système qui a détruit l’Hôpital Public puisse de nouveau refaire des bénéfices.

C’est le président de la Fédération des médecins de France Jean-Paul Hamon lui-même qui déclare que cette décision « fait courir un risque inutile (…) je pense que c’est prématuré. On s’attendait tous à ce qu’il décrète des vacances jusqu’en septembre. » (France Info, 13 avril 2020).

Les collègues se sont confinés, ont respecté tout ce qui a été dit, ils ont assuré leur “continuité pédagogique” et là on leur demande de se déconfiner en « deuxième ligne » selon les propos de M. Macron lui-même.

Puisque le gouvernement ne parviendra pas à respecter les conditions nécessaires à la sécurité de tous,

non à la reprise le 11 mai.

Annulez les fermetures, ouvrez les postes nécessaires ! Pas de reprise possible sans dépistage systématique de toute la population ! Protections nécessaires pour tous les volontaires. Le CHS du 30 avril continuera à intervenir sur ce sujet.

 Le Snudi FO 93 soutiendra toutes les demandes de droit de retrait, il n’est pas question que les collègues aillent au travail la peur au ventre ! La FNEC FP-FO a déposé un préavis de grève pour couvrir tous les personnels qui refuseraient cette mise en danger collective des personnels, des élèves et de leurs parents.

Les collègues nous appellent, témoignent de leurs inquiétudes, de leur colère. Ils ne veulent pas être sacrifiés.

Il n’y aura pas de reprise possible tant que le gouvernement ne parviendra pas à respecter les conditions nécessaires à la sécurité de tous

Il est hors de question de risquer nos vies pour un retour dans l’improvisation la plus totale ! Aucun test, quelques masques dans le meilleur des cas, aucun suivi médical … Les conditions de la reprise ne sont pas là !

Dès à présent le Snudi-FO organise des RIS en Audio/Vidéo conférence pour informer les collègues. Le Snudi-FO prend contact avec les autres organisations syndicales, les fédérations de parents d’élèves !

Prochaines réunions d’informations syndicales prévues :

Mardi 21, vendredi 24, mardi 28, Jeudi 30 à 10h et 15h.

Vous pouvez inscrire de suite, en suivant le lien ci-joint : https://www.snudifo93.net/teleris/

Fraternellement.

Le Snudi FO 93